Histoire de la commune

Autrefois

Au début XVIe siècle, les habitants ralliés à Rinuccio della Rocca se rebellèrent contre Gênes : ils furent totalement massacrés par le capitaine génois Niccolo Doria.
Patrie d’Orsaltone Renucci, capitaine célèbre dans toute l’lle qui épousa la soeur de Sampiero Corso et commanda l’une des quatre compagnies que celui-ci avait créées pour lutter contre Gênes ; il fut tué en 1564 au siège du château d’Istria ; son fils Delfino fut l’un des fidèles compagnon d’Alphonse d’Ornano.

Les lieux furent habités dans les temps les plus anciens, puisque nous avons découvert récemment des vestiges préhistoriques dans la vallée. Au moyen Âge, les gens de Ciamannacce furent régulièrement opposés aux soldats de l’Office de Saint Georges. Les ruines médiévales que l’on trouve près du village, ainsi que les tours anciennes, nous font penser que les lieux ont toujours été occupés. Il est le plus ancien village du Haut-Taravo. C’est au pont di u Pinu qu’on pénètre sur le territoire de Ciamannaccia, « la partie la plus fertile du canton », nous informe l’abbé GALLETTI en 1863. C’est en effet un beau paysage de fiuminali : primaires verdoyantes closes par des murets en pierre aux barrières de châtaignier, avec cassetti, parfois des arbres fruitiers ou de gros chênes.
« U paradisu di i cavaddi », le paradis des chevaux que montaient les « gentilshommes » du Moyen Âge. Prés du ponti di u Pinu a été découverte une  statue-menhir, rescapée d’un alignement, peut être féminine (poitrine en relief ou pectoraux de cuirasse?) qui forme un jalon préhistorique sur le chemin de la transhumance entre muntagna et piaghji di u Taravu (propriété privée). Non loin, au milieu de ce sui fut une vigne, un palmentu. (cuve massive rectangulaire en granit d’une seule pièce dans laquelle le raisin était foulé).

Un passé tumultueux ; il est difficile de concevoir, lorsqu’on aborde par une belle journée de printemps ou d’automne, que ce village ait eu un passé tumultueux dont se sont l’écho chroniqueurs et visiteurs religieux.

« Ciamannacce, plus renommé que les autres, parce qu’il y résidait des gentilshommes » (M-A Ceccaldi, vers 1560). Vraie chefferie montagnarde, « descendant d’un ancêtre commun Ciamano, qui aurait tenu le pays lors de l’anarchie féodale du XIe siècle », « ceux de Ciammannacce », selon l’expression de Giovanni della Grossa, sont « nombreux et turbulents ».

Fernand ETTORI dit d’eux qu’ils « ont toujours donné du fils à retordre aux autorités de l’Etat cinarcais, qu’elles qu’elles fussent ». Ainsi, au temps de comte Polo della Rocca, début XVe siècle, on fomenter des troupes et subir des représailles, génoises lors d’une intervention : quelques maisons furent brûlées et des hommes capturés ; le chef Guglielmo fut banni en Sardaigne.

On les retrouvent à la fin du XVe siècle, se partageant entre parents et alliés de Rinuccio della Rocca d’une part et de l’autre amis de Giovan Paolo de Leca. Et, expédiés en Sardaigne, ils en reviennent toujours rapidement pour résister sur leur rochers, la « Pietra di Tuti », nous disent les chroniqueurs. Ce fut l’un des derniers lieux de résistance Corse à l’Office de Saint-Georges avec le Canonico Gherardo, ses enfants, ses frères et toute sa parentèle.

Les protecteurs de l’Office de Saint-Georges accordèrent en signe de pardon un indult au Canonico Gherardo et à sa parentèle, dont Carlotto, ancêtre des Charlotte, famille de notables, « nobile » au XVIIIe siècle.

Au siècle suivant, ils sont encore huit capitaines qui suivent Sampiero, dont le propre beau-frère de celui-ci Orsattone. Ciamannacce fournit donc des troupes à Sampiero et à Alfonse d’Ornano.

En septembre 1739, lorsque les troupes Françaises de Maillebois attaquent Zicavo, des maisons du village sont brûlées, une fois encore. Longtemps le village garda la réputation d’un village de montagne aux moeurs rudes, desservi par des chemins peu carrossables. En 1913, on ne pouvait l’aborder en automobile et un journaliste décrit le village sous les couleurs les plus sombres, aux maisons familiales, massives, parfois avec bretèches à mâchicoulis, comme le montre les cartes postales anciennes.

Ciamannacce au coeur du Parc Naturel Régional de Corse

Créé par décret en 1972, le PNRC fait partie des premiers Parcs naturels régionaux Français, territoires ruraux, habités et accessibles, reconnus au niveau national pour leur forte valeur patrimoniale et paysagère, mais aussi pour leur fragilité. Conformément à la procédure prévue par le code de l’Environnement, la charte du Parc naturel régional de Corse est actuellement en cours de révision et devrait être adoptée d’ici 2018
(plus d’infos sur le site www.charte-pnrc.fr).

Le nouveau projet de territoire se fonde sur un périmètre d’étude de 180 communes et sur une stratégie d’intervention territorialisée articulée autour de trois axes :

– Renforcer la protection et la gestion de la montagne,

 

– Contribuer au développement durable du milieu rural,

 

– Préserver la biodiversité et le paysage du littoral.

Aujourd’hui

Ciamannacce est un petit village du sud est de la France. Le village est situé dans le département de la Corse-du-Sud en région Corse. la commune est rattachée à la communauté de communes de la Piève de l’Ornano. Avant la réforme des départements, Ciamannacce était dans le canton N°62 de Zicavo dans la 2ème circonscription.

Ciamannacce est un village Corse typique, avec son patrimoine historique et pastorale incontournable. L’église de L’Annunziata a été restaurée avant la seconde guerre mondiale. Cette dernière contient des oeuvres de grande valeur, notamment une peinture de Vierge à l’Enfant du XVIIe siècle.

Village groupé à flanc de coteau : belle architecture homogène des maisons de granit et des toits de tuiles, gros linteaux, beaux porches, plusieurs fers forgés représentant des oiseaux. Ruines de tours antiques sur les sommets environnants. Fouloirs à raisins avec inscription.

Eglise paroissiale néo-romane de 1930 avec clocher à lanternon en façade : tabernacle Renaissance italienne ; peinture à fresque 16e ou 17e de la Vierge assise à l’Enfant : le mur ancien portant cette fresque (aux couleurs passées mais dont le dessin linéaire demeure) a été englobé dans la construction de la nouvelle église : tableau miraculeux faisant l’objet d’un culte permanent ; Christ peint sur le bois de sa croix, d’inspiration byzantine.